21/05/2025

La cour du travail de Bruxelles entend à son tour protester contre la réforme des pensions et le sous-financement chronique de la Justice.

La réforme annoncée du régime des pensions est la goutte d’eau qui fait déborder le vase dans un contexte maintes fois dénoncé de sous-financement structurel de la Justice et de sous-effectif durable de magistrats, au préjudice des citoyens et de leur droit fondamental à un procès équitable.

Les magistrats de la cour du travail de Bruxelles trouvent légitime de participer aux efforts budgétaires collectifs, mais de façon juste et raisonnable, ce qui n’est absolument pas garanti actuellement.

Le caractère abrupt de la réforme, l’absence de concertation préalable et le manque de transparence avec lequel elle a été annoncée illustrent une nouvelle fois le mépris manifesté envers les acteurs de la justice et, à travers eux, les justiciables. La non-exécution délibérée de milliers de décisions de justice par le gouvernement et l’atteinte portée à la rémunération des avocats pro-deo en sont d’autres illustrations.

Alors que l’accord de gouvernement promet d’améliorer l’attractivité de la fonction de magistrat notamment par le recrutement d’avocats expérimentés, la réforme annoncée des pensions ne peut que produire l’effet exactement inverse et ralentira l’accomplissement des missions du pouvoir judiciaire, au détriment de la confiance déjà ébranlée des citoyens dans la justice.

La cour du travail de Bruxelles se déclare pleinement solidaire des actions des autres juridictions.

La cour du travail de Bruxelles n’entreprend pas d’actions à ce stade mais réévaluera la situation chaque mois et une première fois au début du mois de juin, en fonction de l’avancement des discussions avec le ministre des pensions. Elle n’exclut pas de futures actions qui seront concertées avec les autres acteurs de la justice et tiendront compte de l'intérêt des justiciables, spécialement les plus précaires, et de l’urgence des dossiers.